- Introduction
- Elisabeth Kapnist
- Philippe Costantini
- David MacDougall
- Soirée "Filmer le monde"
- Eric Pauwels
- Denis Gheerbrant
MASTER CLASSES |
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Bibliothèque nationale de France - Site François Mitterrand
Petit Auditorium - Hall Est (samedi 5 novembre 2011 j Saturday, November 5th 2011)
Grand Auditorium - Hall Est (dimanche 6 novembre 2011 j Sunday, November 6th 2011)
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Depuis plusieurs années, le cinéma ethnographique occupe une place significative dans la programmation culturelle de la Bibliothèque nationale de France. En novembre 2009, en particulier, un public nombreux et assidu put découvrir, lors d’un mémorable week-end, mainte restauration inédite des films de Jean Rouch. Deux ans plus tard c’est à nouveau par deux jours de projections et de master classes à la BnF que s’ouvre le programme des trente ans du festival organisé par le Comité du film ethnographique. Célébration et moment de réflexion tout à la fois, pour les cinéastes qui participaient au premier Bilan du film ethnographique au Musée de l’Homme en 1982, et dont on redécouvrira les films projetés alors.
Ensemble irremplaçable de témoignages, de traces, de points de vue sur le monde, l’audiovisuel ethnographique a pris place dans les collections patrimoniales de la BnF, aux côtés de travaux développés sur d’autres supports– écrits, photographies, enregistrements sonores... Les archives de Jean Rouch et celles du Comité, entrées à la BnF à partir de 2007, sont aujourd’hui mises à profit par les chercheurs. Et chaque année, une copie des films en compétition au Festival International Jean Rouch rejoint les collections audiovisuelles de la Bibliothèque par le dépôt légal. D’une grande richesse, tous ces matériaux sont à la disposition des chercheurs.
Bruno Racine
Président de la Bibliothèque nationale de France
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Samedi 5 novembre / 9h30 - 12h
Petit Auditorium - Hall Est
Master class - Elisabeth Kapnist - Modérateur : Jacques Lombard |
Comme tous les artistes, Elisabeth Kapnist est habitée par les mystères de son enfance, fantômes si familiers nichés dans les personnages de chacun de ses films. Elisabeth a cette chance, dans notre époque raisonnable où nous sommes trop souvent réduits à une seule image, de pouvoir ainsi être « possédée » par des êtres magnifiques, à travers lesquels elle se cherche tout en nous disant quelque chose.
Toute son œuvre est bâtie sur des passages, des sauts, qui associent étroitement l’évolution du monde, en cette fin du XIXème, au mouvement des personnes, calée sur le changement de siècle autour d’une grande charnière qui voit la naissance de la psychanalyse dans une ville désenchantée et baroque, foyer de nouvelles subjectivités juste avant la Grande Guerre et l’effondrement des empires.
Ses films sur Freud et Lacan, sur la mise en forme du désir à l’écran, si finement ciselés et enracinés dans l’époque par le jeu d’une caméra subjective associée à des images d’archives souvent inédites, témoignent d’un retour sur soi qui s’exprime dans tous ses autres films dans un style qui s’affirme, évocation discrète et toute en finesse, dans les cadres et les mouvements de l’image, introduisant une rêverie mêlée de tendresse ouvrant sur une réflexion.
Recherche à Saint Pétersbourg des traces des grands parents. Retour à la Russie mythique de l’enfance, aristocratique et pétrie de culture, celle de Nijinski et de Chaliapine. Celle-là dont nous parle son oncle, Diadia Pavlik, à Nice imaginant près du kiosque du jardin Albert 1er les concerts de cette époque... Mais aussi Russie de la Révolution qui éclate en ce même début de siècle et nourrit les désillusions de Louise Weiss prônant la pleine reconnaissance des femmes et qui suscite au contraire tous les espoirs d’Isadora Duncan traduisant avec son « corps libéré » la révolte du peuple juste après la fusillade du Palais d’Hiver puis épousant un poète révolutionnaire avant de créer une école de danse à Moscou.
A la suite de Nijinski, à qui Elisabeth a consacré un si beau film, sommes-nous des âmes errantes, dansant la vie contre la mort quand chaque mouvement est émotion, tel Petrouchka, ivres d’illusions, d’espoirs et de souffrances. |
Jacques Lombard |
Président du Comité du film ethnographique |
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Elisabeth Kapnis |
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Elisabeth Kapnist est auteur et réalisatrice. Elle a tourné de très nombreux films sur la Russie : Diadia Pavlik, mon oncle de Russie, qui retrace l’histoire de sa famille traversée par la révolution russe (1982), Loin, là-bas (1997), Chaliapine l’Enchanteur, Vaslav Nijinski, une âme en exil, Maïa Plissestkaya Assoluta, Le Rêve de Pierre, Saint-Petersbourg, La Fin de l’Union soviétique, mais aussi sur la psychanalyse : Sigmund Freud, l’invention de la psychanalyse ; Jacques Lacan, la psychanalyse réinventée (deux films écrits avec Elisabeth Roudinesco), Un écran nommé désir (écrit avec Michel Schneider). Elle s’intéresse également à des artistes, philosophes et figures féminines : Paul Cézanne, peintre ; Henry Bauchau, écrivain par espérance ; Les Variations Casadesus ; Michel Onfray, philosophe ici et maintenant ; Louise Weiss l’Européenne ; Sœur Emmanuelle, le cœur et l’esprit ; Isadora Duncan, je n’ai fait que danser ma vie ; Carolyn Carlson, le regard du geste. Elizabeth Kapnist réalise aussi des courts-métrages de fiction et depuis 1981 est membre fondateur des Ateliers Varan, centre de formation au cinéma documentaire. Son dernier film La Vie recollée, consacré à un hôpital psychiatrique, sera prochainement diffusé sur Arte. |
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Diadia Pavlik, mon oncle de Russie - 1982 |
Courts métrages d’Elisabeth Kapnist |
Loin, là-bas - 1997 |
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Projection / 12h - 13h
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Diadia Pavlik, mon oncle de Russie
Élisabeth Kapnist - France 1982 - France - 57 minutes
À Nice, pendant les Pâques russes, le fils d’un contre-amiral de la flotte impériale raconte, à sa nièce, son histoire traversée par la révolution de 1917. |
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Samedi 5 novembre / 14h - 16h00
Petit Auditorium - Hall Est
Master class - Philippe Costantini - Modérateur : Jean Arlaud |
Nos premières rencontres eurent lieu au Comité du film ethnographique, dans les années 70, dans ce lieu de passage ouvert aux quatre vents de l’imaginaire, dans l’entourage de Jean Rouch et des cinéastes venus d’ailleurs, autour de la présence fidèle, attentive et indispensable de Françoise. C’est dans ce que j’appellerai cette famille que nous avons pris la mesure de notre désir de cinéastes, d’anthropologues, et que nous avons échangé au fil des jours nos expériences réciproques.
Ce dialogue au fil du temps était d’autant plus fertile qu’il reposait sur une réflexion commune ancrée dans nos pratiques réelles. Nous considérions que la caméra était une manière quasiment magique d’aller à la rencontre de l’Autre, l’Autre étant invité à collaborer à nos projets et à partager leur mise en oeuvre.
Étrangement, je n’avais jamais vu le film de Philippe que j’ai présenté récemment - On ne vieillit pas, on s’améliore (1980) – alors qu’il a été réalisé il y a plus de 30 ans. Cette projection inattendue m’a confirmé que nous avions, Philippe et moi, le cinéma en partage dans sa conception et dans notre manière de faire. Ce film est dans la continuité de toute l’oeuvre de Philippe : l’ouverture à l’Autre dépourvue de tout narcissisme, empreinte d’une tendresse infinie pour l’humaine condition. Dans ce film à propos du troisième âge, il est d’une formidable inventivité sur ces êtres qui redonnent un sens à leur existence et qui manifestent un hymne à la vie. Dans un contexte tout différent, celui d’un groupe d’apprentis militaires – Ceux de Saint Cyr - Philippe porte un regard d’analyse toute en finesse et d’empathie qui correspond pour moi implicitement à une véritable pratique anthropologique. Outre les qualités humaines de son œuvre, la pratique cinématographique de Philippe a toujours stimulé ma réflexion sur l’écriture filmique. Venant tous les deux du cinéma argentique, et pris que nous sommes dans les nouvelles technologies, notre dialogue ne cesse de rebondir, ce qui motive le plaisir que j’ai d’échanger à nouveau avec lui. |
Jean Arlaud |
Professeur émérite de l’université de Paris 7
Vice-président de Phanie, Centre de l’Ethnologie et de l’image |
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Philippe Costantini et Anna Glogowski © Lola Costantini |
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Philippe Costantini réalisateur et chef opérateur. A suivi des études de sociologie et d’ethnologie (Licence à Paris X Nanterre), en particulier le séminaire de Jean Rouch « Cinéma et Sciences humaines » de 1969 à 1974. Master Cinéma à Paris VIII. Membre fondateur des Ateliers Varan, créés par Jean Rouch et Jacques d’Arthuys en 1978. Dans ce cadre, il anime différents stages de formation au cinéma, jusqu’en 1989 : Mozambique, Brésil, Paris.
Réalise des documentaires et des films de fiction parmi lesquels : Terra de Abril, Les Cousins d’Amérique, L’Horloge du village (trilogie autour d’un village portugais tournée entre 1976 et 1988). On ne vieillit pas, on s’améliore, Une Deuxième vie, 1980-1981. Brigade de nuit, 1987. Droit au but, 1990. Ceux de Saint-Cyr, 1994. Dakar, quand les génies se fâchent, 1998. Tango, le temps d’une danse, 1999. Résistants de la première heure, 2002. Jean Rouch et Germaine Dieterlen, l’Avenir du souvenir, 2004. Co-réalise avec Jean Rouch : Ciné-portrait de Raymond Depardon (1983) et Folie ordinaire d’une fille de Cham (1986), il partage avec lui les prises de vues de Dogon-Sonchamp (1983); Dionysos (1984) ; Boulevards d’Afrique : Bac ou Mariage (1988). Depuis 2008, participe à la restauration des films de Jean Rouch entreprise par le CNC et les Archives françaises du film (inventaire, catalogage et suivi des travaux de laboratoire). |
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L’horloge du village © Philippe Costantini |
Les cousins d’Amérique © Philippe Costantini |
Terra de Abril © Philippe Costantini |
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Projection 16h00 - 17h |
On ne vieillit pas, on s’améliore
Philippe Costantini - France
1981 - France - 52 minutes
À Paris, un groupe de personnes âgées a décidé de vivre leur retraite autrement. Ayant en commun une même passion, le théâtre, elles improvisent et jouent des spectacles à partir d'événements vécus où l'humour et la dérision sont la règle. La retraite au lieu d’être une mort sociale devient source de plaisir et de création. |
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Samedi 5 novembre / 17h - 19h30
Petit Auditorium - Hall Est
Master class - David MacDougall - Modérateur : Jean-Paul Colleyn |
Les films documentaires portant l’estampille « MacDougall » ont l’immense mérite de laisser advenir des situations de la vie courante dans lesquelles « des gens » (des aborigènes d’Australie, des Turkana du Kenya, des photographes ambulants, des étudiants indiens) révèlent leur intelligence, leur humour et la profondeur de leurs réflexions sur le sens de leur vie. Donner au spectateur l’accès à une manière de considérer le temps, l’espace, la vie, le travail, la mort, l’amour, c’est tout l’art des MacDougall, qui excellent à restituer de manière sensorielle des lieux et des paroles. Pourquoi et de quoi vivent les bergers sardes ? Quels sont les horizons et les aspirations des élèves d’un grand internat de l’Inde postcoloniale ? C’est le genre de question auxquelles les films de MacDougall s’efforcent de répondre ? Cette œuvre est fortement politique en ce qu’elle ne se borne pas à préserver les traces d’un mode de vie en voie de disparition, mais finit par faire intrinsèquement partie des efforts consentis par les personnages des films eux-mêmes pour exprimer leurs opinions. Les MacDougall, David et Judith, séparément ou ensemble, manient avec élégance une réflexivité discrète. Ils ne font jamais « leur cinéma », mais font sentir qu’ils font eux-mêmes partie du contexte des situations qu’ils décrivent. Cet aveu d’exotopie ne procède pas seulement d’une honnêteté (ce qui ne serait déjà pas si mal) : elle se révèle indispensable pour comprendre comment se produit un certain savoir ethnographique, à l’intersection de deux cultures différentes. Un autre point fort de cette œuvre sans pareille réside dans l’exigence d’une grande qualité cinématographique qui jamais sépare le fond de la forme ; ce qui est une leçon pour nous tous. Enfin, je voudrais terminer par une allusion à l’œuvre écrite de David MacDougall : Transcultural Cinema, parce que fondé sur une riche expérience, est certainement le meilleur livre consacré au cinéma ethnographique, dont il expose avec subtilité non seulement les dilemmes esthétiques et éthiques, mais aussi l’extraordinaire potentiel. |
Jean Paul Colleyn |
.Directeur d’études, EHESS, Comité du film ethnographique |
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Jean Rouch et David MacDougall |
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David MacDougall est cinéaste et théoricien de l'anthropologie visuelle, il figure
parmi les grands noms du cinéma ethnographique. Il vit en Australie, à Canberra où il est maître de recherche à la Research School of Humanities & the Arts (Australian National University). David MacDougall a tourné de nombreux films, en Afrique, en Australie, en Europe et en Inde, parmi lesquels la trilogie Turkana Conversations co-réalisée avec Judith MacDougall au Kenya dans les années 1970, Photos Wallahs (1991), Tempus de Barista (1993), la série de cinq films Doon School Chronicles, consacrée à l’un des internats les plus réputés du nord de l’Inde (2000-2004), et Gandhi's Children (2008) sur un lieu d’accueil pour enfants sans abri à Delhi.
Ses recherches sont consacrées aux aspects théoriques et pratiques de l’anthropologie visuelle, à la photographie amateur, à l’anthropologie de l’enfance, aux institutions pour enfants en Inde, aux sociétés pastorales, et à l’esthétique sociale. |
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Traduction assurée par Jean Pascal Ollivry |
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To Live With Herds – 1968 |
Photo Wallahs – 1988 |
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Gandhi's Children – 2005 |
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Samedi 5 novembre / 20h - 22h
Petit Auditorium - Hall Est |
À l’occasion de la sortie du coffret « Filmer le monde » pour fêter les trente ans du Festival International Jean Rouch, les éditions Montparnasse organisent une soirée de présentation avec le Comité du film ethnographique. Ce coffret exceptionnel rassemble vingt-cinq films primés entre 1982 et 2010 et sélectionnés par Françoise Foucault, du Comité. Et, un film inédit de Jean Rouch, les Fils de l’eau, récit de son expédition, de cinéaste et d’ethnologue dans la boucle du fleuve Niger entre 1950 et 1951, en compagnie de Roger Rosfelder. |
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La présentation sera suivie de la projection :
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Les Fils de l’eau (Niger, Mali)
1955 / 75 minutes / DVD
Réalisation et images : Jean Rouch (France)
Son : Roger Rosfelder
Montage : Suzanne Baron, Renée Lichtig |
Production et diffusion : Les films de la Pléiade |
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Les Fils de l’eau espèrent la pluie, la convoquent même au septième jour du septième mois de la saison sèche. Ils vont pouvoir planter le mil, désherber le riz, sarcler d’outils rudimentaires la terre ocrée. Aux travaux de tous les jours se mêleront les rites de leur vie cérémonielle. |
Mais la vie continue et les enfants vont devenir des hommes après avoir subi l’épreuve virilisante de la circoncision : certains pleurent un peu, d’autres proposent tant qu’à faire qu’on leur coupe aussi le doigt. Ces derniers ont vraiment « le coeur debout », pareils à cet hippopotame dont nul ne peut venir à bout bien que des pirogues, des harpons par dizaines aient entamé la peau épaisse du vieux mâle, se soient fichés en elle. (Henry Magnan, Combat du 19 novembre 1958) |
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Le film est un essai de grande fresque africaine inspirée directement de Robert Flaherty. Sa bande sonore se compose de musiques originales, enregistrées sur place, complétée par la musique composée par Pierre Henry. (Jean Rouch) |
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Dimanche 6 novembre / 13h - 16h
Grand Auditorium - Hall Est
Master class – Eric Pauwels Modérateur : Javier Packer-Comyn |
Les films d’Eric Pauwels sont comme de petits cailloux posés sur ma route invitant à prendre un chemin insolite dans le cinéma, des petits cairns de pellicules émergeant d’un paysage aride qui nous font quitter la route goudronnée pour des sensations moins arpentées. La rencontre avec les films
– celle avec le cinéaste sera pour plus tard – s’est faite à Bruxelles fin des années 80 et au feu Festival de Dunkerque quelques années plus tard. À chaque fois une certitude sur le cinéma s’écroulait avec joie.
À première vue, l’œuvre d’Eric Pauwels peut donner l’impression de suivre des pistes parallèles et indépendantes, d’être constituée d’éléments épars et hétéroclites. Films de danse ou films sur l’art, essai à la première personne, films ethnographiques, performances filmées, cinéma expérimental... Autant d’étiquettes qui servent à classer des films dans des rayonnages ou des projets dans des piles de dossiers pour une commission du film. Mais pas à aborder la matrice de son cinéma.
L’œuvre et la démarche d’Eric Pauwels sont au contraire d’une grande cohérence. Malgré la diversité des points d’entrée, l’enjeu de cette master class est là. Parler de ce qui féconde toute l’œuvre. Parler du travail sur le corps - réel ou représenté -, du rôle central de la notion d’expérience, d’épreuve (du corps, du monde, du risque, de l’acte de voir…). Du travail sur la voix, sur le conte.
Son cinéma ouvre une sous-couche poétique et sensorielle du visible. Une poésie de l’infra ordinaire, du détail, du suspendu, du glané, de l’association d’idées… Le tout animé par un sens de la transmission, de l’éthique, de la fidélité à ses collaborateurs et à ses maîtres. Un art de la collure, du collage (sans jamais de racolage). Une exigence forte, salutaire dans le paysage actuel. Regarder ses films c’est comme choisir le chemin tracé dans le pli des cartes. On s’y retrouve pas nécessairement seul, mais en présence de soi. Et, sur la route, on y ramasse de petits cailloux magnifiques. |
Javier Packer-Comyn |
Directeur artistique - Cinéma du Réel |
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Eric Pauwels |
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Eric Pauwels est écrivain, cinéaste et professeur. Diplômé de la section mise en scène de l’INSAS (Bruxelles), il détient également une thèse de doctorat préparée à la Sorbonne sous la direction de Jean Rouch. Auteur, metteur en scène de plusieurs pièces pour le théâtre, parmi lesquelles Kirilov (éditions de la Bellone) et écrivain Le voyage de Gaspard (éditions de l’Oeuvre).
Éric Pauwels a produit et réalisé plusieurs films, parmi lesquels : Violon Phase (1985), Hamlet ou les métamorphoses du jeu (1986), Le Martyre de Saint-Sébastien (1989), La Fragilité des apparences (1993), Lettre à Jean Rouch (1992), Lettre d’un cinéaste à sa fille (2000), Les Films Rêvés (2010). |
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Lettre à Jean Rouch |
Les Films rêvés |
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Projection 13h – 13h30 |
Batur
Eric Pauwels - Belgique
1980 - Indonésie (Bali) - 25 minutes
Bali. À la suite d’une guérison miraculeuse de sa maladie, une femme assistée des prêtres du village, organise chez elle une séance de possession. Ce film montre les trois aspects du rite : religieux, ludique et thérapeutique. |
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Dimanche 6 novembre / 16h - 18h30
Grand Auditorium - Hall Est
Master class – Denis Gheerbrant Modérateur : Marc Henri Piault |
Denis Gheerbrant : on a dit l'arpenteur... sans doute parce qu'il passe d'un lieu à l'autre où se mesurent constamment les êtres et le monde qui les travaille et qu'ils tentent de maintenir. Un monde qui puisse leur appartenir et qui ne soit pas seulement celui des entrepreneurs et des banquiers, un monde qu'interroge Gheerbrandt avec ceux qui tentent de résister pour lui donner un visage humain. Depuis L'amour rue de Lappe (1984) jusqu'a la fresque en sept chapitre de La République de Marseille (2009), en passant par Questions d'identité ((1986), Et la vie (1991), Une fête foraine (1992), La vie est immense et pleine de dangers (1994), Grands comme le monde (1999), Le Voyage à la mer (2002) ou Après (2005), le réalisateur a toujours voulu rencontrer ceux qui résistent aux modélisations préconçues d'une "société générale" qui impose sa mondialisation. Ce ne sont pas d'enquêtes sociologiques ou des démonstrations anthropologiques de "systèmes", mais chaque film propose des rencontres avec des interrogations réciproques. Les acteurs choisis tentent d'expliquer leur compréhension et leur désir du monde sans pour autant se laisser aller à des excès d'intimité : le personnage filmé reste différent de la personne, il est en conversation avec le réalisateur qui exprime son altérité en approchant celle de l'Autre. Il ne s'agit pas d'un cinéma d'observation avec des "portraits" mais d'un cinéma qui, comme celui de Rouch, construit son propre espace où s'exprime une réalité définie : celle du film. |
Marc Henri Piault |
Directeur de recherche (honoraire), CNRS
Anthropologue et cinéaste, Comité du film ethnographique |
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Denis Gheerbrant |
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A sa sortie de l'IDHEC (réalisation et prises de vues), en 1972, il développe un travail personnel de photographe (exposition Festival d'Automne de Paris) qu'il prolongera dès 1977 dans son cinéma. Jusqu’en 1988, il se partagera entre l’image de films de fictions et ses propres réalisations. Il travaille ainsi avec des cinéastes comme René Allio (L’heure exquise), Alain Bergala et Jean-Pierre Limosin (Faux fuyant), ainsi que Jean-Pierre Denis, avec qui il fera aussi le découpage technique de Histoire d’Adrien (1980 - Caméra d’or à Cannes ) et de La palombière.
En 1992 il participe à la fondation de l’Association de cinéastes documentaristes, ADDOC. |
Filmographie |
Printemps de square (1980) ; Amour rue de Lappe *(1984) ; Question d’identité *(1985) ; Histoire de parole (1986) ; Et la vie (1991) * ; La Vie est immense et pleine de dangers **(1994) ; Grands comme le monde **(1998) ; Le Voyage à la mer *(2000) ; Une lettre à Van Der Keuken *(2001) ; APRÈS, un voyage dans le Rwanda **(2004) ; La République Marseille (2009). |
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* Dvd Denis Gheerbrant, l'arpenteur édité par les éditions Montparnasse, ainsi que La république Marseille. |
** Dvd édités par les films du paradoxe |
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Et la vie (1991) |
La Vie est immense et pleine de dangers (1994) |
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Après, un voyage au Rwanda (2004) |
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Projection 18h30 - 19h30 |
Printemps de square
1980 – France – 60 min
Des jeunes, émigrés ou non, lycéens ou travailleurs, dans le 15ème arrondissement de Paris racontent leur vie à la caméra. |
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